Büyükada, 28 août 1932

Cher camarade Schmidt,

Bien reçu votre lettre du 21 août. Je me réjouis que des progrès soient tout de même accomplis, La constitution d'une fraction au sein du SAP, même si elle est tardive, est une bonne chose à tous points de vue. Il n'est pas facile de juger d'ici comment il faut manoeuvrer dans les questions internes. Main si l'on sort un journal, il ne me semble pas recommandable de faire ensuite machine arrière. Cela rappelerait par trop l'histoire peu ragoutante de Rück. D'ailleurs, après l'affaire Rück je ne crois pas que la direction se contenterait d'un arrêt de la parution du journal.

En tous cas, cela ne vaut nullement la peine d'acheter un quart d'heure de grâce au prix d'une capitulation. Quoi qufil en soit, il me semble tout à fait impossible de donner un article à une revue qui risque de cesser sa parution sur l'injonction de Seidewitz.

En ce qui concerne la minorité de la KPO, il m'est encore plus difficile d'émettre un avis. L'ensemble de son attitude, pour autant qu'on puisse en juger à travers la presse, a été et demeure lamentable. Sur le plan des principes, ils se situent aujourd'hui tout aussi loin de nous qu'auparavant. Sur quoi pourraient d'ailleurs porter les accords ? Cela n'est pas clair pour moi.

La citation de Thalheimer est vraiment excellente et il lui sera difficile de la digérer.

Je n'ai toujours pas achevé la brochure. J'ai du envoyer du matériel urgent en Amérique et maintenant je suis entièrement pris pour quelques jours par le Bulletin russe.

Mais j'ai l'intention de prendre position sur les évènements récents dans les derniers chapitres, ce qui rendra la brochure plus proche de l'actualité.