1930 |
Avril 1930 : le combat pour unifier et souder l'Opposition de Gauche Internationale face à la tourmente qui s'annonce. |
Œuvres - avril 1930
Au camarade Olberg
Cher camarade,
Dans votre lettre du 14 avril, vous brossez un tableau plutôt pessimiste de l'état de la direction de l'opposition unie. Si j'en crois les informations que j'ai reçues ces tout derniers jours, la situation serait un peu meilleure. Etes-vous d'un avis contraire ?
Vous parlez en détails du camarade Pfemfert et de sa revue Akzion. Les divergences que nous avons avec le camarade Pfemfert touchent aux principes mêmes. Mais vous ne devez pas oublier que jusqu'à ces derniers temps, l'Opposition de gauche en Allemagne était représentée par le Leninbund avec lequel les divergences ne sont pas moindres qu'avec le camarade Pfemfert. A une énorme différence près: Urbahns s'est comporté de manière parfaitement déloyale; la pure et simple malhonnêteté, alors que Pfemfert a toujours été loyal. Vous parlez de l'article consacré à la question du visa. J'avais écrit cet article pour l'organe du Leninbund. Urbahns, pour une raison que j'ignore, ne l’a pas publié. Et comme je jugeais nécessaire, particulièrement en Allemagne, d'expliquer dans quel esprit et de quelle manière je m'adressais au gouvernement social-démocrate, j'ai remis cet article à Akzion. Il n'y a eu, de ce côté là, aucune forfaiture.
Maintenant, Pfemfert me dit que puisque l'opposition est dans l'impossibilité de publier ma Lettre ouverte aux membres du parti communiste russe (c'est Grylewicz qui le lui a dit). Lui, Pfemfert, publiera cette lettre dans le prochain numéro de Akzion. Aurait-il été juste de refuser? Non.
Vous avez assurément raison d'affirmer que je ne pourrai pas convaincre les vieux cadres, lecteurs d'Aktion. Je donne cependant la possibilité à nos amis, ou à ceux qui regardent vers nous, au moins à une partie d'entre eux, de prendre connaissance des documents que nous ne pouvons pas publier autrement.
Le même problème se pose pour l'édition de la brochure. Il va de soi que je suis prêt à confier mes écrits à l'opposition unie, dès qu'elle aura affermi ses assises et créé sa propre imprimerie. C'est absolument indispensable et c'est la tâche la plus immédiate. Mais c'est impossible pour le moment, or je crois absolument nécessaire de publier la brochure sur la Révolution permanente. Le camarade Pfemfert s'est engagé à remettre l'opposition unie la quantité nécessaire de brochures, à prix coûtant.
Vous dites qu'il est souhaitable que je rencontre les camarades Landau et Neumann. Je suis tout à fait d'accord avec vous, et j'espère que cela se réalisera dans le courant de l'été, sauf obstacle imprévu.