1905 |
Extrait du premier tome du 2e volume (consacré à la révolution de 1905) de l'œuvre en russe |
Œuvres – novembre 1905
Résolution du Comité Exécutif du Soviet
concernant la lutte contre les lockouts
Citoyens ! Plus de cent mille ouvriers sont jetés à la rue à Petersbourg et dans d'autres villes.
Le gouvernement au service de l'autocratie a déclaré la guerre au prolétariat révolutionnaire.
La bourgeoisie réactionnaire s'est unie à l'autocratie. Elle a l'intention de contraindre les ouvriers au moyen de la faim à demander grâce. Son ojectif est de désorganiser la lutte pour la liberté.
Le Soviet des députés ouvriers déclare que ce licenciement de masse sans précédent constitue une provocation de la part du gouvernement. Le gouvernement veut pousser le prolétariat de Petersbourg à s'épuiser en escarmouches isolées ; tournant à son profit le fait que les ouvriers des autres villes ne se sont pas suffisamment unis à ceux de Petersbourg, le gouvernement projette de briser séparément les uns et les autres.
Le Soviet des députés ouvriers proclame la liberté en danger.
Mais les ouvriers ne se laisseront pas provoquer par cette manoeuvre du gouvernement. Les ouvriers n'accepteront pas le combat dans les conditions défavorables où le gouvernement cherche à les provoquer à se battre. Nous devons appliquer tous nos efforts, aujourd'hui et demain, afin d'unifier en un tout la lutte du prolétariat de l'ensemble de la Russie, la lutte de la paysannerie, ainsi que celle de l'armée et de la flotte qui se lèvent déjà héroïquement au nom de la liberté.
A cette fin, le Soviet des députés ouvriers décide :
1) Toutes les usine fermées doivent être réouvertes immédiatement, et tous les camarades licenciés doivent être réintégrés. Toutes les couches de la population qui chérissent la liberté, non en paroles, mais en acte, sont invitées à soutenir cette exigence.
2) Pour soutenir cette exigence, le Soviet des députés ouvriers estime indispensable d'en appeler à la solidarité de tout le prolétariat de Russie, et au cas où cette exigence serait repoussée, d'appeler à la grève générale politique et à d'autres formes de lutte radicale.
3) Pour soutenir cette exigence, le Soviet des députés ouvriers mandate le Comité exécutif d'entrer en contact, à l'aide de délégués ou par d'autres moyens, avec les ouvriers des autres villes, avec les unions de cheminots, de postiers, de paysans ou d'autres unions, ainsi qu'avec l'armée et la flotte.
4) Après la réalisation de cette tâche préalable le Comité exécutif convoquera une session extraordinaire du Soviet des députés ouvriers qui prendra la décision finale au sujet de la grève.
5) Le prolétariat de Petersbourg propose à tous les ouvriers et à toutes les couches de la société et du peuple à soutenir les ouvriers licenciés par tous les moyens possibles, matériels, moraux et politiques.
Novaïa Jizn n° 13
15 novembre 1905 :
Lors de la séance du 14 novembre, après le rapport sur les questions courantes, le Comité exécutif a adopté la proposition du conseil fédératif du POSDR de créer une commission commune d'aide aux chômeurs (ont été élus à la commission trois représentants du Soviet et autant venant des partis socialistes). Le programme de la commission stipulait que seraient crées des permanences régulières obligatoires dans chacun des arrondissements de la ville. Ensuite, à la demande de la réunion plénière du Soviet, le Comité exécutif est passé à l'examen d'un projet de résolution. Nous publions plus bas le texte de la résolution, tel qu'elle a été adoptée.