Brochure qui aurait dû paraître comme n°19 des Cahiers Spartacus en juin 1939 mais la Gestapo détruisit les matricules. Après guerre, Wilebaldo Solano remit copie d'un jeu d'épreuves (déposé à la Bibliothèque nationale de Paris) à René Lefeuvre qui l'édita dans la compilation Espagne: les fossoyeurs de la révolution sociale (Spartacus, série B, n°65, décembre 1975). |
L'assassinat d'A. Nin : ses causes, ses auteurs
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Présentation
Lorsque Andrès Nin fut assassiné en Espagne par le Guépéou à la fin du mois de juin 1937, le prolétariat espagnol perdit en vérité le meilleur de ses chefs, celui qui avait le plus de clairvoyance et de talent politique, le plus loyal, le plus austère, le plus dévoué. Et non seulement le prolétariat espagnol fut privé de son dirigeant le plus éclairé, mais la classe ouvrière de tous les pays vit disparaître avec lui un de ses chefs les meilleurs et les plus autorisés. Aussi, s'éleva-t-il dans le monde entier une clameur indignée qui retint les mains des bourreaux qui se préparaient à de nouveaux crimes. Quant à la classe ouvrière espagnole, elle ne comprit pas aussitôt la portée de cet événement. La guerre dévorait quotidiennement la vie de nombreux combattants. Une vie de plus, fût-ce celle d'un homme aussi exceptionnel que l'était Nin, cela paraissait sans grande importance. La vénale presse stalinienne acheva de répandre l'erreur et d'étouffer le crime. Et les choses en restèrent là.
Et pourtant, en dépit de la boue que le stalinisme, force de choc de la contre-révolution espagnole, a répandu en Espagne et à l'étranger sur Andrès Nin pour tenter de salir sa mémoire, sa vie et sa mort prennent chaque jour une plus grande actualité et une portée politique plus haute aux yeux des masses ouvrières du monde entier. Les assassins d'Andrès Nin, membres du parti communiste, n'ont pu ni ne pourront, par de nouveaux assassinats, faire disparaître les traces de leurs crimes. Par milliers, les travailleurs espagnols, ceux surtout qui furent ses camarades de parti, sont décidés à honorer la mémoire d’Andrès Nin et à dénoncer les criminels jusqu’à ce que le peuple ouvrier fasse justice de ceux qui en furent les complices et de ceux qui l’ont couvert.
La classe ouvrière espagnole aussi bien que celle des autres pays ignore presque tout des circonstances qui entourèrent l’assassinat d’Andrès Nin, de sa portée politique, des inspirateurs du crime, des exécuteurs. On veut ici tenter d’éclairer ces divers points, et si ce travail est incomplet – il offre cependant aux lecteurs des éléments suffisants pour porter un jugement sur ce qui s’est passé et connaître les responsables.
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