1848-49 |
Marx et Engels journalistes au coeur de la révolution... Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec. |
La Nouvelle Gazette Rhénane
L'organe de Manteuffel et de Jean
[1]
La province rhénane et le roi de Prusse
Cologne.
La Neue Preussische Zeitung confirme la déclaration de Manteuffel concernant le pouvoir central et l'Assemblée, que nous avons déjà reproduite. L'organe de Manteuffel dit :
« Il est possible que la proclamation du Vicaire d'Empire soit bien intentionnée. Mais il faut qu'elle soit repoussée résolument et par le peuple et par la Couronne. »
L'organe de Manteuffel parle selon notre cœur.
La même feuille officielle nous apprend comme suit la valeur des résolutions de Francfort :
« Nous, Prussiens, n'avons pas d'autre maître que notre Roi. Et seul nous liera ce qu'il approuve des résolutions de Francfort, parce que justement il l'approuve et pour aucune autre raison. »
Nous « Prussiens » !!! Nous Rhénans avons la joie d'avoir récolté lors de la grande braderie de Vienne un « Grand-duc » de « Basse-Rhénanie » qui n'a pas tenu les engagements pris lors de son accession à sa dignité [2]. Pour nous, le « Roi de Prusse » n'existe que par l'Assemblée nationale de Berlin, et comme pour notre « Grand-duc » de Basse-Rhénanie il n'existe aucune Assemblée nationale de Berlin, il n'existe pour nous aucun « Roi de Prusse ». Un marchandage nous a fait échoir au Grand-duc de Basse Rhénanie ! Dès que nous aurons assez progressé pour ne plus reconnaître ce trafic des âmes, nous demanderons au « Grand-duc de Basse-Rhénanie » son « titre de propriété. »
Notes
[1] Dans son numéro 129 du 28 novembre 1848, la Neue Preussische Zeitung, dans son article se réfère à la « Proclamation du Vicaire d'Empire au peuple allemand, au sujet du conflit entre la Couronne et l'Assemblée nationale en Prusse » du 21 novembre 1848.
[2] Par décision du Congrès de Vienne (1814-1815) la rive gauche et la rive droite du Rhin furent incorporées à la Prusse. Au titre de roi de Prusse s'ajouta celui de grand-duc de Basse-Rhénanie (Grossherzog vom Niederrhein). Dans sa patente du 5 avril 1815 concernant la prise de possession du grand-duché de Basse-Rhénanie, le roi Frédéric-Guillaume III promit d'introduire des groupements représentatifs dans la Province rhénane et dans tout le pays.