1945 |
Note de l'Editeur, une introduction à une brochure éditée par le Parti Communiste en avril 1926 (Petite bibliothèque de l'Ouvrier du Paysan et du Soldat) : « Le Parti Communiste et la Guerre du Maroc. On croit se battre pour la Patrie... on meurt pour les industriels et les banquiers (Anatole France). Préface d'A. Marty. » Rééditée par l’Union Communiste (IVème Internationale) en juillet 1945. |
Introduction à la brochure : « Le Parti Communiste et la Guerre du Maroc » BartaJuillet 1945 |
Sous la pression des pillages et des souffrances intolérables occasionnées par la deuxième guerre impérialiste mondiale, les peuples coloniaux s'éveillent et reprennent la lutte avec une énergie décuplée, pour leur indépendance. Les « grandes puissances » mènent, plus que jamais, une politique d'oppression des peuples plus faibles. La France impérialiste, sortie ruinée et définitivement déchue de sa place de choix au pillage mondial, évincée par des rivaux plus puissants, ne peut trouver une source de profit compensatrice que dans la mise en coupe réglée et la surexploitation des populations de l'Empire et des travailleurs de la métropole.
Les anciennes différences des méthodes de colonisation – plus ou moins terroristes, etc... – disparaissent en fait. Les mêmes méthodes, les pires, s'instaurent partout, parce que le monde capitaliste tout entier est dans une impasse et que toute victoire des opprimés mettrait en jeu son existence même. A ceux qui réclament le droit de se redresser un peu, de respirer, d'écrire dans leur langue, les impérialistes sont contraints de répondre par la mitraille et les avions.
Le mouvement nationaliste des colonies d'un impérialisme peut au début rencontrer l'appui – surtout en paroles – des impérialismes rivaux. Mais dès que la lutte prend son véritable caractère et frappe à la racine du mal (I'exploitation des capitalistes) alors, les phrases hypocrites font place aux « troupes spéciales » chargées de rétablir l'ordre. Seul, le mouvement prolétarien est capable de fournir aux peuples opprimés l'allié sûr et décidé sans lequel leur lutte est sans espoir.
Quelle est la position du mouvement ouvrier communiste ? Dès sa formation, la IIIème Internationale déclarait : "la pierre angulaire de la politique de l'I.C. dans les questions coloniale et nationale doit être le rapprochement des prolétaires et des travailleurs de toutes les nations et de tous les pays pour la lutte commune contre les possédants et la bourgeoisie. Car ce rapprochement est la seule garantie de notre victoire sur le capitalisme, sans laquelle ne peuvent être abolies ni les oppressions nationales, ni l'inégalité" (2ème Congrès, 1920).
Aujourd'hui, ses descendants dégénérés « veillent au salut de l'Empire » et applaudissent au succès de la conférence des pillards de San Francisco, qui vont se répartir les pays à opprimer.
Mais le passé et leurs propres paroles se portent témoins contre eux. Marty 1945 est condamné par le Marty de 1926, au nom de la lutte commune de tous les exploités.
Les enseignements du marxisme – science de la Révolution – sont bafoués par ceux-là mêmes qui s'en prétendent les professeurs. Les luttes communistes passées sont reniées par les communistes d’union nationale à la Staline. Mais cacher la vérité sur l'impérialisme, c’est vouloir, suivant le dicton arabe, « cacher le soleil avec un tamis ».
Voila pourquoi l'Union Communiste (IVème Internationale) réédite cette brochure, renouant ainsi la tradition de la lutte communiste mondiale.