1946

Manifeste de la IV° Internationale aux travailleurs, aux exploités, aux peuples coloniaux opprimés du monde entier
Source : brochure IV° Internationale, 1946.

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Des révolutions socialistes victorieuses peuvent seules empêcher la troisième guerre mondiale

IV° Internationale


La IV° Internationale a survécu à l’épreuve de la guerre et de la réaction.

Les cadres de la IV° Internationale se sont rassemblés dans la plus acharnée des luttes à contre‑courant pendant les années de réaction qui suivirent le déclin de la vague révolutionnaire, clôturant la première guerre mondiale. Dès le début de son développement en 1923, le mot d'ordre de Trotsky, le fondateur de la IV° Internationale, fut « Retour à Lénine ! ». Ce fut le premier cri de guerre de l'opposition de gauche trotskyste contre Staline et toute la clique qui commençait alors sa carrière contre‑révolutionnaire en révisant la théorie internationaliste de lutte de classes de Marx et Lénine. Ce fut le cri de guerre qui, dans les années suivantes, exprima l'attachement des trotskystes au programme et à la conception du parti bolchevik, le premier et le seul parti dans l'histoire qui ait montré comment la révolution prolétarienne peut être victorieusement accomplie.

Au début de la guerre actuelle la IV° Internationale, une fois de plus, a eu à combattre d'autres tentatives de révision des fondements du programme révolutionnaire, cette fois dans ses propres rangs. C'est dans cette lutte que la lV° Internationale s'est armée du dedans à l'épreuve difficile des années de guerre qui suivirent. « Retour a Lénine !  », retour à l'internationalisme prolétarien, à la fraternisation entre les peuples belligérants, à la défense révolutionnaire de l’U.R.S.S., à la continuation de la lutte de classe, à la préparation aux tâches révolutionnaires qui viennent ‑ tel était le cri de guerre de la IV° Internationale pendant les années sombres de la terreur nazie et au milieu de la persécution « alliée ».

La II° Internationale a disparu sans laisser de traces et les partis sociaux-démocrates qui la composaient se sont transformés en misérables agences de propagande pour l'impérialisme anglo‑américain. Son écroulement a répété sous une forme plus grotesque son exhibition de 1914‑1918.

Après avoir été rongée par des années de trahison, la Ill° Internationale a tout simplement été rayée du monde par Staline, en échange du prêt‑bail de Wall Street.

Toutes les organisations centristes internationales, comme le Bureau de Londres, se sont simplement cassées en leurs composantes.

Seule la IV° Internationale a maintenu bien haut le drapeau de l'internationalisme prolétarien, de la lutte révolutionnaire contre la guerre. Seule la IV° Internationale a résisté à l'épreuve de la guerre. Seule la IV° Internationale est restée fidèle au programme du rnarxisme, aux traditions de la révolution d'octobre. « Retour à Lénine », cela demeure notre cri de guerre, car c'est le cri de guerre de la victoire prolétarienne.

La guerre a été une terrible épreuve pour la IV° Internationale. Tous les pouvoirs de la société actuelle se trouvaient ligués contre elle, depuis l'impé­rialisme et sa machine de guerre, jusqu'à la bureaucratie stalinienne et sa Guépéou. ‑

Dans la première année même de la guerre, en août 1940, la IV° Internationale a été privée de son fondateur et organisateur, du grand génie révolutionnaire de notre temps. Léon Trotsky fut assassiné de façon ignoble par un agent de la Guépéou au Mexique. Ce fut un coup terrible. Nos ennemis pensaient qu'il serait fatal à la jeune Internationale. Mais Trotsky avait bâti plus solidement qu'ils ne le croyaient. Trotsky était mort, mais l'Internationale qu'il avait construite releva ce lâche coup comme un défi. La IV° Internationale honora la mémoire de son grand martyr en s'étendant et en se développant plus largement que jamais auparavant.

En France, en Belgique, en Hollande, en Grèce, sur l'ensemble du continent européen, les cadres de la IV° Internationale subirent la terreur meurtrière de la Gestapo hitlérienne.

Léon Lesoil, Marcel Hic, Pantelis Polioupolos et leurs camarades, toute une génération d'héroïques dirigeants trotskystes, est tombée, victime de la bestialité nazie et fasciste.

En plein milieu de la domination nazie sur l'Europe, les trotskystes français et allemands organisèrent, ensemble la fraternisation entre soldats et ouvriers. Ils publièrent et diffusèrent dans la Wehrmacht d'Hitler « Arbeiter und Soldat » (Ouvrier et Soldat) remarquable journal qui maintint bien haut le drapeau de l'internationalisme prolétarien, même quand l'ouragan du chauvinisme faisait encore rage. Soixante soldats et ouvriers trotskystes, travaillant sous la direction de l'indomptable Victor Widelin, payèrent ce travail de leur vie. Leur mémoire sera honorée par tous les travailleurs quand la IV° Internationale triomphera.

En Grèce, les vils agents de Staline assassinèrent une centaine des meilleurs combattants de la IV° Internationale au cours de la guerre civile de décembre 1944.

Mais il ne purent pas tuer le parti mondial de la révolution socialiste. En dépit des pertes terribles et affaiblissantes, les sections de la IV° Internationale ont grandi dans tout le continent européen.

En Angleterre et en Amérique, la bourgeoisie « démocratique » enferma les dirigeants des partis trotskystes, seuls d'entre tous les partis de la classe ouvrière, dans les prisons de Roosevelt et de Churchill, Ils cherchaient à décapiter les partis. Mais les trotskystes anglais et américains, comme leurs frères d'Europe, relevèrent la persécution comme un défi et redoublèrent d'activité.

Encore plus terribles furent les emprisonnements et les persécutions exercées contre nos camarades aux Indes, en Chine, dans les Colonies. Mais là aussi, les combattants de la IV° Internationale se montrèrent à la hauteur du défi des gouvernants.

En plein milieu de la guerre, quand la terreur et la persécution étaient à leur paroxysme, de nouvelles sections de la IV° Internationale se sont créées aux Indes, en Egypte, en Italie et en Amérique du Sud.

Le fait que ni Staline ni Hitler, ni les impérialismes « démocratiques » ne furent capables d'enrayer la marche en avant de la IV° Internationale est un signe pour l'avenir. Il montre aux ouvriers que le chemin le plus sûr pour surmonter la trahison du stalinisme et du réformisme est de se joindre aux nouveaux partis, aux partis qui ont appris à lutter à contre‑courant avec le programme de la IV° Internationale.

L'épreuve de la guerre a montré que la IV° Internationale n'est pas seulement une réalité vivante, mais qu'elle possède une vitalité telle que même les conditions les plus défavorables ne peuvent empêcher sa croissance. Faisant l'appel des sections, après des années de relations interrompues, cette conférence peut dire fièrement aux travailleurs au monde :

Notre Internationale vit ! La IV° Internationale a survécu aux pires années de la réaction et de la guerre impérialiste ! Les partis de la IV° Internationale sont partout en voie de développement et de mûrissement !

Plus encore, cette conférence peut rapporter aux travailleurs du monde que, en dépit de l'isolement et du manque de relations directes pendant la guerre, les partis de la IV° Internationale se trouvent dans une solidarité programmatique plus grande que jamais. La force de la IV° Internationale, ses propres expériences l'ont montré, réside clans son programme marxiste inébranlable. La survie et la croissance de la IV° Internationale dans la lutte contre la réaction et la guerre fait bien augurer du développement de ses sections en partis révolutionnaires de masse indispensables pour transformer les situations révolutionnaires actuelles favorables en révolutions victorieuses. Le renversement du capitalisme, les prochains pas vers l'établissement d'une fédération mondiale d'Etats socialistes qui peut seule empêcher l'anéantissement qu'entraînerait une autre guerre et résoudre la crise de l'humanité ‑ telle est la tâche à laquelle la IV° Internationale s'est préparée par tout son passé.


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